On ne peut que formuler des hypothèses : notre jeune inconnu devait avoir entre 12 et 15 ans en 1939 et peut-être vivait-il dans la région de Sochaux ou de Belfort. Mais, me direz-vous, on peut admirer un sportif sans y être lié par son histoire personnelle ou les couleurs de son équipe…
De plus, sur une des photos du cahier, votre œil exercé aura remarqué qu’il manque une des colonnes, déchirée, à la fin du deuxième texte. Mon œil, peut-être moins expert que le vôtre, a immédiatement noté la régularité de la découpe de chaque colonne (au plus près du texte, raccords impeccables, même les notes de bas de page sont incluses) et le soin avec lequel chacune d’elle fut collée proprement en respectant les marges et les espaces. Pas de pagination ni d’annotations manuscrites. On imagine donc un enfant appliqué, un jeune lecteur qui a peut-être tenu à commencer sa petite « bibliothèque intime ».
Ces collages me font également penser à la mode très « ados » des vignettes autocollantes de type Panini (thème sportif, cahier à soi, collection d’images à coller selon les encadrés numérotés, etc.). Certaines marques existaient déjà à cette époque, Panini, c’est 1961…
Pour finir, un petit détail que je soumets à votre sagacité : dans les magazines, les pages des romans étaient sans doute imprimées recto/verso. Donc… Donc… Vous ne voyez pas où je veux en venir ?
Donc ce jeune homme a dû acheter deux exemplaires de chaque magazine afin de pouvoir se constituer ce petit recueil ! Car coller un recto, c'est cacher la suite imprimée au verso, et inversement...
Ce qui souligne l’intérêt qu’il a porté à ces deux textes.